La diversification stratégique de nos sources d’énergies n’est plus un choix

Découvrez avec nous quelques données statistiques mondiales de la production d’énergies et mesurons ensemble les implications. À retenir, avant tout propos, que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) appelle depuis plusieurs années à cesser d’investir dans les énergies fossiles. Pour accéder à nos sources gratuitement : contact@aliberconseil.com

  • Les 71 % des 510 millions de km² de la surface de la terre sont recouverts d’eaux. Il existe donc une source naturelle inépuisable d’énergie propre qui est infiniment utilisée : les eaux.
  • 5% des océans seulement exploré. Nos connaissances sur notre source naturelle inépuisable sont encore minimes. Nos connaissances cartographiques des profondeurs océaniques sont encore minimes.
  • 8 milliards de personnes vivaient sur terre en 2022. Nous sommes nombreux pour nos sources d’énergies consommées aujourd’hui. Ces sources ne sont majoritairement pas propres, génèrent des maladies incurables et exposent les plus pauvres à des risques environnementaux durables. 
  • Les 65 % de la terre n’ont pas encore été explorés. On a l’impression qu’il nous manque de la place, alors que la terre est encore loin d’être véritablement explorée. Mieux encore, il nous reste à découvrir au moins d’autres sources d’énergies propres. 
  • 65 000 tonnes d’uranium ont été produites dans le monde en 2023. La production atteindra 130 000 tonnes en 2040. La réserve mondiale en uranium sera épuisée dans 100 ans. L’humanité n’a pas le choix, elle est contrainte de penser aux futures générations. Une véritable leçon de morale. 
  • 8 582 millions de tonnes de charbon sont produites par an depuis 2022. La production mondiale a augmenté en 2023. La réserve mondiale de charbon sera épuisée dans 112 ans. L’utilisation du charbon à des conséquences désastreuses sur l’homme et sur la nature. L’exploitation du charbon n’a pas d’avenir car les politiques environnementales nationales et internationales qui s’accentuent tendent depuis plusieurs décennies à limiter drastiquement sa production. Aujourd’hui, la production de charbon tend vers un déclin. Les divers effets de la déforestation et la montée de l’écologie politique sont des accélérateurs de ce déclin.  
  • 4 508 milliards de tonnes de pétrole brut ont été produites en 2023. La réserve mondiale a été calculée à 239 milliards de tonnes au 1er janvier 2024. À ce rythme, il y a encore du pétrole pour environ 50 années de production. L’enjeux est de taille autant pour les producteurs actuels dont la puissance repose sur cette source, que pour les nouveaux producteurs qui espèrent construire une puissance durable à travers cette même source. 
  • 16 % de la production d’énergie mondiale seulement est hydroélectrique. Le charbon 41% et le gaz 21%. Le monde produit très peu d’énergies hydroélectriques pourtant, il s’agit d’une source durable. La Chine est la première puissance hydroélectrique au monde avec des installations technologiques très modernes tandis que le continent africain est encore très loin derrière dans cette marche. 
  • 1 % de la production d’énergies mondiale est marine renouvelable. Ce, alors même que 70% de la terre est couverte d’eau. Se tourner vers l’énergie marine renouvelable pour certains pays est un enjeu capital pour la survie. Le gel des glaces empêchera certains pays d’avoir d’autres solutions énergétiques autre que l’eau en premier lieu. 
  • 3,7 % de la production d’énergie mondiale était solaire en 2021. Aujourd’hui, le développement de l’énergie solaire est un enjeu international et vital rappelé lors de chaque conférence sur le climat et l’énergie. Pourtant, la dynamique est encore très lente. La terre s’échauffe, ce n’est plus à redire. Cependant, le soleil est également une solution d’énergie. 
  • 8,8 % de la production d’énergie mondiale était éolienne en 2023. Une autre source longtemps négligée mais qui s’impose année après année. L’énergie éolienne reste une source durable dont la fiabilité est au centre des débats.
  • 4 051 milliards de mètres cubes de gaz naturel ont été produits en 2023 dans le monde. La Russie produit à elle seule 20%. Les statistiques prévoient une utilisation de cette ressource pour encore 49 ans avant un épuisement dans 139 ans. L’accès au gaz naturel est un enjeu capital pour certains pays mais également un moyen d’imposition de la puissance pour d’autres comme la Russie. Malgré les efforts pour se défaire du besoin de cette énergie en Europe par exemple, il est clair que c’est difficile car la dépendance à cette énergie a été durablement construite. La déconstruction de cette dépendance prendra du temps et générera des tensions internes et internationales. 
  • 17 093,5 TWh en 2018 (63,9 % de la production mondiale d’électricité), le thermique à flamme est la première source de production d’électricité dans le monde. La Chine, les États Unis et l’Inde étaient les principaux producteurs d’énergie thermique en 2018. Mais le thermique attire depuis des décennies l’attention car il n’est pas propre, il pollue et émet du gaz à effet de serre. Alors, tout reste à croire que son développement, qui connaît des soubresauts politiques aujourd’hui, sera à l’origine de nouvelles grandes tensions internationales avant de connaître un déclin politique. 

Notre vie sur terre est liée et sera liée année après année aux énergies. Certaines sources seront épuisées dans moins de 100 ans. L’Afrique reste le continent dont les réserves attirent les plus grandes convoitises internationales. Et par ricochet, le continent africain sera le continent sur lequel les grandes puissances en besoin énergétique s’affronteront. 

Pour les africains, c’est un scénario doublement tranchant, le continent n’a pas un choix distinct des autres continents quant à la diversification stratégiques des sources énergétiques. Il devra opter pour des sources d’énergies durables et reléguer le besoin de développement des énergies fossiles et nucléaires à un niveau stratégique et mineur. C’est un avantage. D’autre part, dans tous les cas de figures, la rareté de certaines sources primaires d’énergies au niveau mondial provoquera des guerres, des famines et du désespoir, suivant la tendance actuelle. 

Le choix ultime qui s’offre à tous, c’est le changement de nos sources d’énergies. Tendre vers des sources durables d’énergies est le meilleur compromis en termes de politique énergétique. Le développement des énergies fossiles aujourd’hui, s’il n’est pas stratégique, est un risque pour l’avenir de l’humanité, en plus d’être un risque actuel. 

Auteurs : Mohamed MAIGA, consultant sur les questions socioéconomiques de territoires et Dr. Youssouph SANE, Enseignant-chercheur en Aménagement, Urbanisme et Décentralisation