Véto ou pas Véto pour l’Afrique au conseil de sécurité de l’Onu : les positions

Les positions sur la perspective d’adhésion d’un pays africain comme membre du conseil de sécurité de l’ONU

Cette perspective est évoquée dans un contexte de luttes internes entre les membres du conseil de sécurité qui soutiennent l’unilatéralisme et le Protectionnisme et ceux qui soutiennent le Multipolarisme et la Mondialisation. 

Pour rappel, lors de sa création en 1945, l’ONU comptait 51 États membres. Il y a maintenant 192 Etats membres, soit presque quatre fois le nombre initial.

Cependant, le Conseil de sécurité n’a été élargi qu’une seule fois en 1965, et il est passé de 11 à 15 membres par le biais d’une augmentation du nombre de sièges non-permanents.

Dans un courrier du 30 juillet 2024 adressé au secrétaire général de l’Onu et Michael Imran Kanu (Sierra Leone, représentant permanent), les exigences fondamentales de la Position commune africaine sur la réforme du Conseil de sécurité ont été rappelées comme celles « énoncées dans le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte, le continent considérant cette position comme la seule option viable qui reflète le droit et l’aspiration légitimes de l’Afrique à rectifier, entre autres, l’injustice historique subie par le continent. Dans la Position commune africaine, il est réclamé pour l’Afrique deux sièges permanents avec tous les privilèges et prérogatives des membres permanents, y compris le droit de veto s’il est maintenu, et cinq sièges non permanents ». 

Sur les positions des membres permanents du conseil ayant droits de veto et du Japon : 

  • Les États Unis (premier contributeur au budget de l’Onu en 2020-2021) vont soutenir l’adhésion de deux Etats africains au niveau du conseil de sécurité. Les États Unis ne soutiendront pas une réforme du droit de veto. 
  • La Chine (second contributeur au budget de l’Onu en 2020-2021) soutiendra la perspective de l’adhésion d’un pays africain comme membre permanent au Conseil de sécurité. Mais elle n’a pas communiqué officiellement sur l’attribution d’un droit de veto à un pays africain.
  • La Russie (huitième contributeur au budget de l’Onu en 2020-2021) soutiendra l’adhésion d’un pays d’Afrique au Conseil de sécurité de l’Onu. Elle n’a pas fait de communication officielle sur l’attribution d’un droit de veto à un pays africain. La Russie soutient l’adhésion du Brésil et de l’Inde également. Mais elle ne soutiendra par le Japon et l’Allemagne en tant que membres permanents du Conseil de sécurité.
  • La France (sixième contributeur au budget de l’Onu en 2020-2021) soutiendra la perspective sans modification de la charte. La France souhaite consolider la légitimité du Conseil de sécurité et renforcer sa capacité à assumer pleinement ses responsabilités dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. En dehors de cet extrait de déclaration du 12 août 2024, la France n’a fait aucune déclaration sur la perspective de l’attribution d’un droit de veto à un pays africain. 
  • Le Royaume Uni (cinquième contributeur au budget de l’Onu en 2020-2021) soutiendra la perspective d’un membre sans modification de la charte également. 
  • Le Japon (troisième contributeur au budget de l’ONU) soutiendra la perspective. Pas de communication officielle sur le véto. 

En conclusion, même s’il y a une entente possible sur la proposition américaine de deux (2) sièges permanents pour l’Afrique, d’une part, comme redit récemment par Cyril Ramaphosa, le président sud-africain, dans la position africaine outre les sièges, l’Afrique veut le véto et les privilèges. D’autre part, cette démarche va prendre du temps, comme l’a rappelé Sergeï Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères, dans la mesure où le tout demandera une entente générale des membres disposant de vétos aujourd’hui. 

Aliber Conseil – contact@aliberconseil.com