Économie bleue : La nouvelle arme de l’Afrique
Le monde est en train de traverser une étape cruciale, caractérisée par la surpopulation du globe et le réchauffement de la planète.
En effet, Nul ne peut nier les effets du réchauffement climatique sur notre quotidien. Les embouteillages pharaoniques dans nos villes, les odeurs insoutenables dans les places, rues et ruelles ou encore la montée des eaux et les glissements de terrain.
Face à ces phénomènes de plus en plus inquiétants pour le bien-être et la survie de l’homme et de l’humanité, il est important de penser à changer nos modes de vie et nos habitudes.
Ce constat est encore plus amer en Afrique ou la corruption, l’insécurité, la pêche illégale, la piraterie, les trafics de stupéfiants freinent tout espoir d’un développement pérenne et plus harmonieux du continent.
Il est donc judicieux de revoir nos politiques pour mieux les adapter aux réalités actuelles.
Un modèle de gouvernance
Face à l’évolution de la pression démographique, de la prévention de l’insécurité alimentaire et de la satisfaction de la demande en énergie, l’économie bleue peut jouer un rôle essentiel dans la transformation structurelle, la croissance économique durable et le développement social de l’Afrique. Elle peut être le modèle de gouvernance le plus adapté.
Notion apparue pour la première fois dans les années 90, elle vise l’utilisation plus juste des ressources en eaux : océans, lacs, mers… pour en tirer les avantages de ce que la nature offre (Gunther PAULI, L’économie bleue, Nouvelles Éditions Caillade, coll.)
Avec ses 43 millions de km² qui couvrent un cinquième de la surface totale de la planète et ses 38 États côtiers, l’Afrique dispose des atouts incontournables pour tirer profit de l’économie bleue. L’orientation d’une politique durable accès sur l’utilisation efficace des ressources halieutiques et l’utilisation des industries océaniques et les activités liées aux eaux peuvent donner un avantage comparatif à l’Afrique et lui permettre d’occuper une place géopolitique et stratégique mondiale. En effet, l’espace marin africain donne à toutes les nations africaines une possibilité de croissance et un réseau de voies maritimes très importantes, tant pour leur sécurité que pour leur prospérité.
Une économie bleue pour créer plus d’emplois et réduire le réchauffement de la planète
L’Union africaine qui en reconnaissant l’importance stratégique de l’économie bleue dans son Agenda 2063 considère qu’elle est la « nouvelle frontière du renouveau africain » et de ce fait elle permettra la création d’emplois, la transformation socio-économique et la croissance durable du continent.
Dans des régions de l’Afrique comme l’est et l’océan Indien, des politiques orientées vers une utilisation plus mesurée de la mer comme le développement du tourisme et la pêche peuvent créer une richesse considérable et contribuer à la création d’emplois.
Selon une étude de la Commission économique pour l’Afrique, près de 12 millions d’africainsexercent des activités liées au secteur de la pêche et ce derniergarantitune sécurité alimentaire de plus de 200 millions de personnes dans le continent et génèrent une valeur ajoutée d’au moins de 24 milliards de dollars, soit 1,26% du PIB de l’ensemble des pays africains.
L’exploitation minière des fonds marins, du carbone bleu très reconnut pour minimiser les effets du changement climatique et protéger les écosystèmes côtiers, marins et d’eau douce, sans oublier l’approfondissement des connaissances en matière de biotechnologies marines et aquatiques, peut désormais permettre à l’Afrique d’offrir à sa population la plus meilleure des alternatives pour sortir le continent du marasme économique.
El-anzize Ali Boana Hidi,
Directeur pays Aliber Conseil et Consultant à la douane des Comores