Diaspora malienne Engagement social et complexité de l’environnement : 5 constats essentiels

Cet article vise à donner des pistes de compréhension sur les difficultés que les associations de la diaspora malienne en France rencontrent. Ces constats se dressent dans des circonstances de crise ou la société malienne attend beaucoup de sa diaspora.

Une structuration nécessaire dans les organisations associatives et institutionnelles en plus de l’urgence de fédérer les initiatives

Le premier constat est essentiellement axé sur la désorganisation et la déstructuration du milieu associatif malien en France. La diaspora malienne est très mal organisée. Elle est toujours à la recherche d’une forme simple pour une coordination des activités du nombre important d’associations. Il y a un grand échec qui dure à ce niveau et qu’il faudra régler sous peine d’une consolidation et d’une inscription dans le temps de cet échec.

Les associations représentatives de la communauté malienne en France et les institutions connaissent les mêmes déboires d’organisation et de structuration. Ces échecs n’encouragent pas ceux qui désirent s’engager pour les causes de la communauté et pour les questions nationales. On est en face d’un obstacle d’une grande envergure.

Des initiatives existent, des rencontres  de qualité également. Ces dernières s’intensifient avec de nouveaux acteurs. Il faut miser encore sur les rencontres sans en abuser et faire en sorte que la communauté se rencontre sans exclusion. A un niveau plus institutionnel, la diaspora rencontre la même problématique. Il y a un besoin urgent de solutions à la question de l’organisation.

Les acteurs institutionnels et les acteurs associatifs devraient se réunir davantage autour d’objectifs précis et réalisables tout en mettant en avant le caractère formel des rencontres. Nous pensons que ces acteurs devraient s’encourager et fixer des cadres accueillants, collectifs et structurés.

Concilier bénévolat et modernité : un enjeu de taille

Le bénévolat devient de plus en plus complexe dans les sociétés modernes. On n’est plus bénévole forcément par conviction sociale mais beaucoup par intérêt personnel.

On pourrait soumettre quatre préconisations donc pour que le bénévolat aboutisse. La première, c’est l’organisation. Il est important que les bénévoles puissent être accueillis dans des structures associatives organisées, accueillantes et formelles. La deuxième, c’est l’objectivation. Il faut savoir ce que l’on demande aux bénévoles, connaître et comprendre les attentes des bénévoles et travailler les projets associatifs avec les bénévoles. La troisième, c’est de valoriser le bénévolat. Pour cela, il faut connaître les attentes des bénévoles. « Je ne peux donner un bonbon à quelqu’un qui voudrait un véhicule ». La quatrième préconisation, rester à l’écoute des autres. Il faut beaucoup adopter une posture davantage compréhensive et participative.

Valoriser les plus-values du cadre associatif

Ce constat réside dans la méconnaissance affichée de la plus-value du cadre associatif, notamment en matière de développements personnel et collectif. Le cadre associatif est le cadre par excellence des initiatives et du changement social. Cependant elle a une mauvaise appréciation de ce qu’est le cadre associatif. Beaucoup fuient ce cadre pour des ambitions beaucoup plus personnelles (entrepreneuriat, salariat, politique etc.). Ces ambitions personnelles ne sont pas des freins à l’engagement social, les deux sont de meilleurs compléments. Quand un homme est engagé pour tous, c’est qu’il a des idées pour lui et pour les autres. Le cadre associatif de la diaspora souffre beaucoup de la méconnaissance des plus-values du cadre associatif.

Ce cadre est également utilisé comme un cadre transitoire et à des fins strictement personnelles  (pour se faire connaître,  avoir une meilleure ou une rapide insertion sociale et professionnelle et autres). Alors qu’il s’agit d’un cadre engagé pour les initiatives et le changement social.